Les incroyables chutes d’Iguazu, frontière naturelle entre Argentine & Brésil
Après avoir traversé l’Amérique du Sud à travers le Chili, l’Argentine, la Bolivie et le Pérou, nous voici de retour en Argentine.
Nous arrivons en effet à Buenos Aires, métropole attrayante souvent surnommée « le Paris sud-américain ».
Nous avions prévu de passer quelques jours dans l’immense capitale argentine, mélange d’architecture parisienne, de circulation romaine et vivant au rythme de Madrid sous des airs de tango !
Cependant, au cours de notre périple sud-américain, nous avons rencontré une multitude de touristes qui n’ont fait que relater une délinquance incroyable et des vols à l’arraché en pagaille.
Ayant un timing assez juste et privilégiant les merveilles naturelles aux paysages urbains, nous avons décidé de faire l’impasse, non sans regrets, sur Buenos Aires…
Notre séjour dans la capitale s’est donc résumé à une courte nuit dans une posada proche de l’aéroport afin de décoller le lendemain matin vers Puerto Iguazu, porte d’entrée des fameuses cataratas !
Initialement prévu à 8h, notre vol se voit retardé à 12h en raison d’un brouillard aveuglant et c’est donc en début d’après-midi que nous découvrons le climat tropical de Puerto Iguazu.
Ce vol de 2 heures nous aura permis de vérifier que l’eau caractérise le nord-est argentin, entre marécages fragiles et imposants fleuves.
A l’extrémité du pays, le paisible Rio Iguazu serpente dans la forêt tropicale entre le Brésil et l’Argentine avant de tomber en chutes, les plus spectaculaires de la planète, pour rejoindre le Rio Parana, l’un des plus longs fleuves du monde.
Après le Taj Mahal, la baie d’Along, le Salar d’Uyuni et le Machu Picchu, la visite des Cataratas d’Iguazu constitue une des dernières étapes de notre tour des merveilles du monde !
Nous nous installons donc dans la très accueillante auberge Crazy Summer afin de profiter au maximum des richesses qu’offre cette triple frontière entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay.
Nous passons notre première après-midi à prendre nos repères dans Puerto Iguazu avant de partir le lendemain à la découverte des plus célèbres chutes d’eau de la planète.
Une petite demi-heure de bus à travers la forêt tropicale, sous le regard des toucans, puis nous voilà enfin aux portes de cette merveille du monde.
Avant de partir observer la puissance de la nature, nous avions prévu de randonner sur un des nombreux sentiers qui jalonnent le somptueux Parque Nacional de Iguazu, afin de tenter d’observer tapirs, singes et les fameux toucans, emblème de la région.
Malheureusement, l’attaque nocturne d’un puma sur un gros mammifère a provoqué la fermeture du sentier pour des raisons de sécurité…
A défaut de trek sur le Sendero Macuco, nous laissons partir le train qui rejoint les chutes pour privilégier un petit sentier de randonnée à travers la forêt luxuriante.
Après une petite balade au milieu d’arbres tropicaux et de marais, nous sommes accueillis par les fameux coatis, sorte de ratons-laveurs tropicaux, et de superbes oiseaux joliment colorés.
Alors que nous nous engageons sur le Paseo Superior sous un ciel nuageux, le bruit des chutes se fait entendre dans un grondement de plus en plus assourdissant.
La vue de touristes trempés jusqu’aux os finit de nous convaincre d’acheter les fameux ponchos imperméables !
C’est donc armés de nos blouses de chimistes que nous arpentons les 650 mètres du parcours supérieur, succession de pontons qui permettent de découvrir le sommet des différentes cascades, de plus en plus impressionnantes alors que le Brésil apparait de l’autre côté de la rivière.
La puissance avec laquelle les eaux marrons du Rio Iguazu se déversent 80 mètres plus bas est simplement extraordinaire.
Pour l’histoire, ces chutes ont été découvertes en 1542 par Alvar Nunez Cabeza de Vaca (pas facile de s’appeler tête de vache…).
Selon une légende guarani, les chutes furent crées quand un guerrier guarani provoqua la colère d’un dieu de la forêt, s’échappant en canoë avec une jeune fille dont le dieu était amoureux. Fou de rage, ce dernier provoqua l’effondrement du lit de la rivière devant eux, la jeune femme se transforma en rocher au pied des chutes tandis que son bienaimé survécut sous la forme d’un arbre trônant au-dessus de sa dulcinée pétrifiée.
Scientifiquement parlant, le Rio Iguazu coule sur un plateau basaltique qui s’achève brusquement avant sa confluence avec le Rio Parana. Le flot de lave laisse aujourd’hui la place à des milliers de mètres cubes d’eau qui chutent chaque seconde le long des 2,7 kms des cataratas.
Et ce spectacle est vraiment à couper le souffle !
Après cette incroyable vue du dessus, nous continuons notre périple sur le Paseo Inferior alors que les nuages disparaissent peu à peu pour laisser la place à un ciel azur !
Ce parcours de 1400 mètres frôle la plupart des chutes et nous amène au pied des spectaculaires cascades telles que le Salto San Martin.
Et la vue d’en bas est tout aussi impressionnante, encore plus avec l’apparition de magnifiques arcs-en-ciel !
Nous avons beau scruter la surface de l’eau, aucun lutin ne semble surveiller un pot rempli d’or… Encore un mythe qui s’évanouit !
Plus nous nous rapprochons des chutes et plus nous sommes rincés mais le spectacle justifie amplement cette petite douche rafraichissante.
Après cette splendide vue depuis les pontons inférieurs, nous partons en direction de l’embarcadère pour une balade en bateau.
Rien que le chemin pour y accéder vaut l’investissement excessif puisque le panorama est encore une fois impressionnant.
A 20€ les 12 minutes, Cindy préfère rester sur la terre ferme et me laisse donc affronter seul les eaux tumultueuses.
Etrangement, je me retrouve seul sur l’embarcation de 52 personnes et profite donc à fond de ce tour privé.
Une première approche pour mitrailler les chutes au plus près puis c’est l’heure de la douche !
J’en prends plein les yeux et ce dans les deux sens du terme !
Après cette rapide sortie nautique, je retrouve ma petite femme plus sèche que moi et nous retournons à l’entrée du parc afin de monter à bord du train qui nous amène vers la Garganta Del Diablo, la plus gros chute du site !!!!
20 minutes plus tard, nous voilà au début d’une passerelle qui traverse l’immense Rio Iguazu et nous offre une belle vue d’ensemble sur la végétation qui nous entoure.
Plus nous avançons au milieu de nulle part et plus le bruit s’intensifie tandis qu’un énorme nuage de vapeur s’élève dans le ciel !
Au bout de ce chemin de 1000 mètres, nous voici face à la fameuse « Gorge du Diable », soi-disant un des sites les plus spectaculaires de la planète.
Aucun doute là-dessus, le spectacle est tout simplement incroyable !!!
Le fleuve se déverse littéralement le long d’un énorme arc de cercle pour finir sa course 80 mètres plus bas, le tout dans un incroyable vacarme et sous le regard d’improbables arcs-en-ciel verticaux.
Après avoir admiré un bon moment cette immense chasse d’eau naturelle, nous refaisons le chemin inverse mais préférons délaisser le train pour une bonne marche le long des rails qui serpentent dans la forêt !
Nous sommes en effet à la recherche des somptueux toucans et nous finissons par les dénicher alors qu’ils regagnent les rives du Rio Iguazu au coucher du soleil.
Notre appareil aura bien sur la superbe idée de rendre l’âme à 2 doigts de la photo tant espérée…
Après une grosse journée idyllique, il est maintenant temps pour nous de quitter cette merveille du monde pour rejoindre Puerto Iguazu.
Nous donnons rendez-vous aux chutes du côté Brésilien dans quelques jours.
Ayant parcouru le côté argentin dans son intégralité, nous partons le jour suivant à la découverte du Hito Argentino, point de vue sur la triple frontière entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay !
Un petit obélisque se dresse ici et surveille les eaux marron du Rio Iguazu rejoindre les eaux claires du Rio Parana !
On peut considérer cet endroit comme notre revanche sur le Triangle d’Or asiatique (Thaïlande/Laos/Birmanie) que nous n’avions pas pu observer !
Après une dernière soirée argentine autour d’une délicieuse parilla, nous partons le lendemain vers Foz do Iguazu, côté brésilien des chutes !
Après la traversée en bus du Rio Iguazu, nous voici aux portes du dernier pays de notre Tour du Monde…
Cela annonce la fin de notre périple à jamais inoubliable mais aussi le début imminent de la Copa Do Mundo FIFA 2014.
Nous recevons l’ultime tampon sur nos passeports et changeons de bus pour rejoindre la grosse ville de Foz do Iguaçu.
Changement de décor, d’ambiance mais aussi de langue…
Nous ressentons immédiatement que nous sommes dans le pays du football et que tout un peuple attend avec impatience le commencement de la Copa Do Mundo !
Nous parvenons tout de même à trouver une auberge sympa et pour notre première après-midi brésilienne, nous décidons de partir visiter le monumental Barrage Binational d’Itaipu.
Pas du tout traumatisés par la réputation dangereuse du pays, nous prenons un bus local qui nous dépose sans encombre à l’entrée de cette immense centrale hydroélectrique, la deuxième plus grosse du monde.
Et quitte à visiter un barrage, autant le faire à fond ; surtout pour un couple d’ingénieur Sécurité & Auditeur Compétitivité :-)
Nous optons donc pour le pack VIP qui nous offre une vision d’ensemble du site mais aussi une visite guidée des entrailles de ce monstre de béton.
Nous apprenons ainsi que ce site binational de 8 km de long pour 200 mètres de haut fournit 17% de l’électricité du Brésil et 100% des besoins du Paraguay avec sa puissance installée de 14000 MW.
Le record d’énergie propre produite sur une année est de plus de 98 millions de MWh, ce qui correspondrait à brûler 536 000 barils de pétrole par jour.
Petite série de chiffres intéressants pour mesurer l’ampleur pharaonique de ce chantier qui dura 17 ans avant de fournir de l’énergie :
- La quantité de roches excavées représente 8,5 fois celle extraite pour le tunnel sous la Manche, pour un volume de béton 15 fois supérieur, ce qui permettrait de construire 210 stades de Maracanas !
- Avec l’acier utilisé, on pourrait fabriquer 380 Tours Eiffel !
- Le flux d’eau qui passe dans ses 20 turbines est 40 fois supérieur aux chutes d’Iguazu !!!!
Bien entendu, cette construction a été fortement critiquée, notamment par les écologistes ou par les communautés locales qui ont vu leurs territoires inondés lors de la formation de ce lac gigantesque !
Après la visite extérieure, nous pénétrons à l’intérieur du barrage et découvrons l’envers du décor, que ce soit la salle de contrôle ou encore les énormes génératrices.
Nous profitons d’ailleurs de cette visite très intéressante pour poser un pied sur le territoire paraguayen, délimité du Brésil par une ligne jaune qui coupe le barrage en 2 parties égales!
Après cet interlude technique, nous retournons sur Foz et ne nous faisons pas prier pour tester dès le soir même le fameux « Rodizio Brasileiro » !!
Gros gavage de viandes variées autour de la première caïpirinha d’une longue série !
Le jour suivant, nous avions planifié la visite du côté brésilien des chutes d’Iguaçu, offrant un point de vue différent et un superbe panorama d’ensemble.
Malheureusement, la tempête fait rage sur la frontière argentino-brésilienne et c’est sous un vrai déluge que nous arrivons à l’entrée du Parque Nacional do Iguaçu.
Après une grosse hésitation et au vue des trombes d’eau qui s’abattent du ciel, nous décidons de renoncer et préférons jeter notre dévolu pour le très recommandé « Parque das Aves », vaste parc ornithologique situé près des chutes.
Quelle idée…
Le parc a l’air vraiment super avec toutes ces volières renfermant une multitude d’oiseaux tropicaux, comme des aras multicolores, plusieurs variétés de toucans ou des colibris.
Mais la pluie incessante gâche clairement le spectacle et empêche de photographier toutes ces espèces tropicales.
C’est donc complètement trempés et frustrés que nous regagnons notre auberge en l’attente d’un bus de nuit vers notre deuxième étape auriverde : Florianopolis et la Ilha de Santa Catarina !