Nazca et ses mystérieux géoglyphes
Notre voyage au Pérou touche à sa fin et notre dernière étape nous amène à Nazca, ville désertique mondialement connue pour ses fameux géoglyphes, lignes énigmatiques dont l’origine reste encore aujourd’hui inconnue.
Pouvoir bserver ces mystérieux vestiges du passé a toujours été un de mes rêves d’enfant, je ne pouvais donc pas passer à côté de cette expérience inoubliable.
Notre timing très serré depuis la traversée du Lac Titicaca nous aura permis d’arriver à Nazca 2 jours avant notre vol de Lima à Buenos Aires, prévu le 26 mai !
Selon mon ami Sanou qui a vécu cette expérience lors de son tour du monde, l’observation des lignes de Nazca ne vaut vraiment le coup que depuis les airs. Cela explique la profusion de compagnies aériennes proposant des survols à l’aide de minuscules avions.
Il est en effet quasi impossible de bien observer les nombreuses figures qui jonchent le désert depuis l’unique promontoire installé le long de la célèbre route Panamericana…
Le rendez-vous avait donc été pris par internet avec AlasPeruanas et un local armé d’un panneau mentionnant notre nom nous attendait à la descente de notre bus de nuit en provenance de Cuzco.
Malheureusement, bien que Nazca soit réputée pour son climat propice à l’observation parfaite des géoglyphes, un ciel complètement nuageux accompagne notre arrivée.
Nous nous remettons donc de notre voyage dans un petit hôtel du centre en attendant le feu vert pour décoller.
Initialement prévu à 9h, le départ est retardé à 11h puis à 13h.
Au final, les décalages successifs et mon envie de regarder la finale de la Ligue des Champions 100% madrilène me pousseront à fixer le rendez-vous à 16h !
Alors que l’Atletico est à 30 secondes du sacre, le Real égalise mais offre à tous les fans de foot 30 minutes de spectacle supplémentaires.
Bien entendu, mon heure a sonné et je pars donc plutôt détendu en direction du minuscule aéroport de Nazca alors que les merengues achèvent leur rival madrilène.
Me voici donc à attendre dans l’aérogare l’embarquement à bord du minuscule avion qui est censé me faire survoler les mystérieuses lignes de Nazca.
Bien entendu, je ne l’ai pas précisé mais Cindy ne s’est pas faite priée pour passer généreusement son tour pour ce survol chargé d’adrénaline, ayant largement eu son compte de petit avion avec notre Aller-Retour vers l’Amazonie bolivienne :-)
Les vols au-dessus des Nazca ne sont en effet pas les plus surs et les plus recommandés ; les pilotes faisant de violents virages pour permettre aux touristes avides de mystère de profiter au maximum de ces étranges figures.
L’ambassade française déconseille d’ailleurs à ses ressortissants d’effectuer cette sortie à 100$ les 30 minutes, nombre d’accidents ayant eu lieu ces dernières années.
Advienne que pourra ! 3 allemands seront donc mes compagnons de vol !
L’heure est enfin venue et je découvre le minuscule appareil qui nous attend sur le tarmac !
Nous montons à bord en compagnie du pilote et du copilote / guide touristique !
Alors que nous attendons toujours le feu vert de la tour de contrôle, la tension et l’excitation se font ressentir !
Casque de communication sur les oreilles, j’entends notre pilote recevoir l’autorisation de décoller et le coucou s’élance alors sur la piste, entre vacarme assourdissant et vibrations pas très rassurantes !
Mais tout se passe bien, l’avion prend son envol et grimpe jusqu’à une altitude de seulement 400 mètres.
Le tour prévoit un survol des 16 principaux géoglyphes et alors que nous sommes à 2 minutes de la première ligne, je me remémore toutes les légendes qui accompagnent ces énigmatiques géoglyphes d’animaux !
Mystère encore aujourd’hui irrésolu, ces lignes tracées dans la Pampa Colorada , plaine aride de 500 km² jonchée de pierres, auraient été réalisées par les civilisations pré-inca Paracas & Nazca entre 900 avant J.-C. et 600 de notre ère.
Repérées pour la première fois en 1939 et inscrites au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1994, leur origine engendre les hypothèses les plus farfelues et constitue l’un des plus grands mystères archéologiques de l'Histoire!
Calendrier astronomique à grand échelle, culte de la montagne et de l’eau, gigantesque piste de course ou bien preuve de la venue d’extraterrestres sur notre bonne vieille Planète Terre ???
Le mystère reste entier et perdurera surement pour les millénaires à venir !
En tout cas, 800 lignes droites et 300 figures géométriques viennent s’ajouter aux 70 dessins spectaculaires d’animaux et de plantes.
Et il est clair que vu du ciel, le spectacle est vraiment hallucinant.
Après avoir volé quelques minutes au-dessus du désert, nous apercevons des lignes partant dans tous les sens, plusieurs formes puis les géoglyphes parfaitement conservés s’étalent les uns après les autres sous mes yeux ébahis.
Bien qu’ils soient assez grands, ils ne sont pas toujours faciles à repérer et encore moins à photographier.
Mais les talents du pilote et les multiples virages serrés me permettent de profiter à fond du spectacle.
Afin de vous faire partager ce mystère légendaire, je vous offre tout de même les photos de chacune des figures observées lors de ce survol mémorable (elles ne sont pas toutes top mais bon…)
Tout d’abord, « la baleine » et une série de 3 immenses triangles en guise de hors d’œuvre !
Nous découvrons ensuite l’étrange « astronaute », curieux personnage à la tête en forme de bocal dessiné sur le flanc d’une colline !
Peut-être ressemblaient-ils à cela, nos visiteurs de l’espace ? Une autre théorie verrait plutôt un prêtre avec une tête de chouette ! A vous de juger !
Cet incroyable spectacle continue avec « le singe » arborant une superbe queue en spirale.
Malgré plusieurs passages et une intense concentration oculaire, je ne parviens pas à distinguer le géoglyphe suivant, le « chien », mais je ne rate pas « le colibri » !
S’en suivent les impressionnants dessins de « l’araignée », du « condor » de 130 mètres d’envergure ou encore « le pélican » et son voisin non identifié.
« L’arbre » et « les mains » sont les 2 seules figures visibles depuis le mirador par les touristes qui n’ont pas eu le cran ou le budget pour s’envoyer en l’air !
J’en prends vraiment plein les yeux alors que le paysage énigmatique défile sous nos ailes ; mais le temps passe à une vitesse incroyable et il est déjà l’heure de rentrer sur Nazca…
De quoi regretter de ne pas avoir payé les 100 $ de plus pour transformer cette balade de 30 minutes en un vol d’une heure…
Le soleil se couche sur la plaine désertique de Nazca alors que notre pilote effectue son atterrissage maison après une approche à la trajectoire un peu trop courbée et proche des habitations à mon goût !
Mais bon, me voici de retour sur la terre ferme avec un rêve de plus réalisé !
Je récupère mon diplôme et file retrouver Cindy pour lui raconter cet incroyable voyage au goût de trop peu !
Le lendemain, pour notre dernière journée au Pérou et afin que Cindy ne voit pas uniquement notre chambre d’hôtel, nous profitons des autres attraits qu’offrent la région de Nazca et partons toute l’après-midi pour un trip buggy alliant archéologie et aventures !
Confortablement installés dans notre buggy 9 places, nous partons en direction du désert qui encercle Nazca à la découverte de plusieurs sites d’intérêt.
A peine après avoir quitté la ville, le buggy prend de la vitesse, le paysage change radicalement et les choses sérieuses commencent.
Notre chauffeur s’avère être un pilote chevronné et nous gratifie de jolis dérapages à chaque virage, et même en ligne droite!
Notre première escale nous permet de découvrir l’ingéniosité de la civilisation des Nazcas avec l’Aqueduc d’Ocongalla permettant l’irrigation des champs.
Un autre type d’aqueduc, dit en spirale, vaut également le coup d’œil mais ne fait malheureusement pas partie de notre expédition.
Après cette première étape archéologique, l’aventure reprend et nous filons en mode Paris-Dakar à travers les chemins de terre pour nous enfoncer encore plus dans le désert et aboutir à l’incroyable site de Cahuachi.
Ce centre Nazca, le plus important découvert à ce jour, est toujours en cours de fouilles.
Il comprend plusieurs pyramides impressionnantes et notre guide nous apprend que seulement une infime partie des 36 pyramides ensevelies sous le sable ont été mises à jour !
La route, ou plutôt la piste, continue jusqu’à un incroyable cimetière à ciel ouvert qui nous dévoile plusieurs ossements, crânes et même une momie d’enfant qui trône à deux pas du chemin.
Au fil des siècles, l’érosion a laissé apparaitre ses étonnantes sépultures datant de la culture inca-chinca (vers l’an 1000).
Les pilleurs de tombe sont bien sur passés par là et ont laissé plusieurs momies éparpillées dans le désert, laissant le soleil altérer ces vestiges archéologiques.
Cette halte dans cet endroit si insolite marque la fin de la partie archéologie et le début de la vraie partie Aventure !!!
Direction le vrai désert et ses imposantes dunes de sable !
On trouve d’ailleurs dans la région de Nazca le Cerro Blanco, plus haute dune du monde avec ses 2078 mètres.
Cependant, il faut 3 heures de montée éreintante pour gravir ce monstre de sable et entre le Canyon de Colca ou le Cerro Machu Picchu, le cœur ou plutôt les jambes n’y étaient pas.
C’est la raison pour laquelle nous avions opté pour le trip buggy !
Et nous ne sommes pas déçus, bien au contraire !
Après avoir dégonflé les pneus de notre bolide, notre pilote s’élance à l’assaut des dunes et c’est parti pour une grosse dose d’adrénaline !
On enchaîne les descentes vertigineuses, les virages et les passages de crêtes qui ne permettent de découvrir ce qui se cache de l’autre côté qu’au tout dernier moment !
Un vrai moment d’éclate !!! On se croirait sur des montagnes russes !
Après toutes ces sensations fortes, nous garons notre buggy en haut d’une dune et testons pour la première fois le fameux sandboard !
Suivant les conseils experts de notre guide/pilote/moniteur, nous commençons par les positions « assis » puis « allongé » et dévalons sans trop de soucis la dune de sable !
Les choses sérieuses commencent avec la position « debout », surtout pour les skieurs que nous sommes !
Je me lance en premier et il faut croire que j’ai du sang de snowboarder dans les veines puisque je descends tranquille la piste.
Cindy se tâte mais saute le pas et montre également une agilité et un équilibre à toutes épreuves !
Nous passons une bonne heure à nous amuser comme des enfants alors que le soleil se couche sur les dunes du désert de Nazca !
Une dernière descente où je tente de faire des virages dignes de ce nom et me ramasse gentiment la tête la première dans le sable !
Au final, nous nous en sommes plutôt bien sortis au contraire de notre appareil qui a souffert des rafales de sables…
La nuit tombe et le froid qui l’accompagne rendra le retour vers Nazca beaucoup moins plaisant que l’aller ensoleillé !
Ainsi s’achève cette superbe journée dans le désert, entre archéologie et aventures, qui marque également la fin de notre périple péruvien.
Une fois n’est pas coutume, nous grimpons dans un dernier bus de nuit pour rejoindre la capitale Lima dès le lendemain et filer directement à l’aéroport international !
Direction Buenos Aires pour un transit d’une nuit avant de partir à la découverte des incroyables Cataratas de Iguazu, plus grosses chutes de la Planète et Merveille du Monde !!!